Tout part de la matière, de sa capacité à se métamorphoser. Elle absorbe, réagit, résiste. Elle façonne un territoire mouvant, entre apparition et effacement, entre mémoire et devenir.
Il n’y a pas d’images, mais des traces, des strates, des empreintes fragiles. Rien n’est stable : les formes organiques ou minérales émergent, se retirent. Elles rappellent une peau, une roche, un ciel, une nébuleuse. À la frontière du visible et de l’invisible, elles révèlent ce qui se dérobe.
Mes œuvres ne représentent pas le monde, elles en sont des fragments. Cartographies sensibles, elles naviguent entre microcosme et macrocosme. Un détail qui devient un territoire, un relief qui évoque un monde.
Peinture, sculpture, lumière : tout dialogue, tout fluctue. La matière hésite, vacille, se transforme. Ici, je ne cherche pas à figer une image, mais à capter un basculement. Les états transitoires. Saisir l’instant, révéler l’éphémère.
Il n’y a plus de frontières, mais un passage. Nous sommes au seuil.
__
Clara Tournay (née en 1996, France) vit et travaille entre Paris et les Vosges. Son travail explore les intersections entre mémoire, temporalité et le sensible, à travers des oeuvres, installations et sculptures. En 2023, elle est diplômée de l’École du Louvre en histoire de l’art. Lauréate du Prix d’Art Contemporain Paris I Panthéon-Sorbonne (6ᵉ édition), elle présente en 2022 sa première exposition personnelle, Écho du Disco, à la Galerie du Crous des Beaux-Arts de Paris. Son travail a été exposé au sein de la Galerie Quand les Fleurs Nous Sauvent, Galerie Loft, Le Réservoir, Bastille Design Center, ainsi que dans l’espace public à travers des installations réalisées en collaboration avec la nuit blanche de la Ville de Paris. En 2024, elle participe à une résidence artistique à la Chapelle Saint-Antoine à Naxos (Grèce), aboutissant à une exposition personnelle in situ.
Actuellement, elle prépare une exposition au musée Cognacq-Jay (Paris) et une résidence au Mexique avec l’Institut Français et le Consulat Général de France. En septembre 2025, elle réalisera une exposition collective pour la galerie dauphine dans l’espace Romero Paprocki. La ville de Paris sortira également un documentaire sur son projet ‘la mer qu’on voit danser’ à l’occasion de sa participation à la nuit blanche 2025.